De graves craintes pour notre système éducatif

La politique éducative menée en 2018 par le ministre Jean-Michel Blanquer est restée marquée du sceau de la communication à outrance avec un « ruissellement » de rapports, de textes, d’évaluations qui auront toute l’année inondé les médias. L’année 2019 sera cruciale pour notre Ecole.

  • rapport sur le lycée,
  • rapport sur le métier d’enseignant,
  • sur la voie professionnelle,
  • sur l’éducation prioritaire,
  • sur les langues,
  • sur les directeurs d’école,
  • sur l’évaluation ou le numérique…

A cette profusion de documents – dont certains ont soulevé débats et polémiques – sont venues s’ajouter des mesures visiblement destinées à satisfaire l’opinion publique tant elles portent un caractère symbolique :

  • loi interdisant le portable,
  • retour sur la réforme des rythmes scolaires et sur celle du collège,
  • annonce d’une dictée quotidienne qui, dans les faits, existe dans les textes depuis plus de 15 ans,
  • refonte précipitée et bâclée des programmes écoles, collèges, lycées sans concertation ni consultation aucune des enseignants ….

Enfin, le Ministre a résolument engagé une politique qui, faute d’un budget adapté, conduit à des suppressions de postes : c’est ainsi par exemple que le dédoublement des CP et des CE1 se met en place au prix de fermetures de classes dans le premier degré et de suppressions de postes dans le second degré.

L’année 2019 est quant à elle caractérisée par un budget en régression au sens où 2 650 postes seront supprimés et où des réformes impacteront durablement  notre système éducatif dans un sens très libéral : la gestion des ressources humaines et la question de l’évaluation.

La réforme de la gestion des ressources humaines va générer une multiplication des postes à profil – marquant ainsi la fin des règles de mutation des enseignants – mais également la contractualisation des emplois, ceci pour permettre au niveau local de caler la suppression de postes sur la régression budgétaire programmée.

L‘évaluation, prélude à la rémunération au mérite des enseignants, va connaître de nouveaux développements : en multipliant les évaluations nationales des acquis des élèves – début CP, mi CP, début CE1, début 6ème, début seconde générale, technique et professionnelle -, le Ministre réactive le vieux projet de Nicolas Sarkozy – piloté à cette époque par… Jean Michel Blanquer, alors Directeur général de l’Enseignement Scolaire – d’une évaluation des enseignants par le résultat des élèves, fondée sur les évaluations nationales, avec les conséquences financières qui en découleraient…

D’autre part, et toujours dans le même esprit, la prime REP+ de 3000 euros -versée aux enseignants des Réseaux d’Education Prioritaire-, promesse électorale du candidat à la présidentielle Emmanuel Macron, subordonnée aux résultats des élèves, sera étalée entre 2018 et 2020, source évidente dès cette année 2019 de mise en compétition, d’iniquités et d’injustices entre les enseignants.

L’année 2019 « éducative » va, à l’évidence, constituer une étape majeure pour l’École de la République : mais si le ministre Blanquer reste bien décidé à libéraliser notre système éducatif, il ne bénéficie plus de la même indulgence ni du soutien dont il pouvait se prévaloir jusqu’à récemment.

Car le vent tourne : certaines de ses réformes sont aujourd’hui contestées – celle du lycée par exemple avec les récents mouvements lycéens -, les enseignants supportent de plus en plus mal les injonctions ministérielles, les organisations syndicales et les membres du Conseil Supérieur de l’Éducation ont très nettement rejeté les réformes et les nouveaux programmes, un mouvement des « stylos rouges » se développent contre la politique éducative du ministre après celui des réseaux sociaux #pasdevagues , caisse de résonance d’un mal-être croissant des enseignants.

Oui, décidément, l’année 2019 sera cruciale pour notre Ecole.

Et le projet de loi « Pour une école de la confiance (défiance) » vient parachever ce changement profond de notre système éducatif.

 

 

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