EDUCATION : LE BILAN DU QUINQUENNAT

Le bilan du quinquennat en matière d’éducation est marqué du sceau de la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’Ecole de la République.

Cette loi d’orientation a été pleinement mise en œuvre avec un objectif politique clairement affirmé : faire réussir tous les élèves en rendant le système éducatif plus performant et moins inégalitaire.

Cet objectif s’est avant tout traduit par un investissement massif dans l’Ecole pour faire de l’éducation le premier budget de la Nation.

Mais au-delà de la seule question budgétaire, cet objectif de démocratisation de la réussite s’est traduit selon trois axes différents et complémentaires : exigence, justice et citoyenneté.

l – UN BILAN DE PROGRÈS

Une école exigeante  – cette exigence a pris forme au travers :

  • L’augmentation du nombre d’enseignants
  • La création de 60.000 postes
  • La formation à nouveau assurée au sein des Ecoles supérieures du Professorat et de l’Education
  • Une priorité forte au primaire avec la revalorisation des enseignants – 400 euros dès 2013 – la scolarisation des enfants de moins de trois ans, la mise en place de 5 matinées de classe, les maîtres surnuméraires (Plus de maîtres que de classe) plébiscités par les équipes sur le terrain.
  • La maîtrise pédagogique des fondamentaux : nouveaux programmes de maternelle (2015), élémentaire et collège (2016), évaluation en début de CE2 en français et mathématiques, plan d’action globale pour la maîtrise du français.
  • La mise en place du nouveau collège avec un plan de formation des enseignants, une nouvelle organisation pédagogique – accompagnement personnalisé, enseignements pratiques interdisciplinaires et nouvelles cartes académiques des langues, une revalorisation du brevet (cérémonie de remise annuelle en présence des parents…)
  • La revalorisation de l’enseignement professionnel (droit au changement d’orientation, accès privilégié aux BTS, 10000 places supplémentaires dans cette filière, 78 campus des métiers et des qualifications …)
  • Le déploiement du numérique à hauteur de 1 milliard d’euros sur 3 ans

Une école juste – cet objectif de justice porté par l’école a été décliné dans plusieurs directions :

  • La redéfinition de la carte d’éducation prioritaire : redéfinition des territoires et des critères objectifs, revalorisation des régimes indemnitaires des personnels (+ 50 % en REP, +100% en REP+).
  • Une réforme de l’allocation des moyens avec la création d’un critère social en plus du critère démographique, permettant l’attribution de postes supplémentaires sur ce critère social (et notamment en Seine-Saint-Denis avec un véritable plan de rattrapage et 1566 postes créés en 5 ans) et des conventions (42) avec les élu(e)s sur les territoires ruraux.
  • Une mobilisation pour la réussite de tous avec la généralisation du Parcours Avenir tout au long du collège pour mieux préparer l’orientation ; la prévention du décrochage et la mise en place d’un droit au retour en formation pour les jeunes concernés (le nombre de décrocheurs a été ramené de 140000 sortants sans qualification par an en 2012 à 80000 en 2017) ; le dispositif 10% meilleurs bacheliers permettant aux meilleurs élèves de chaque lycée de France de dépasser l’autocensure pour accéder  aux prépas et grandes écoles…
  • La méthode adoptée pour répondre au manque de mixité sociale dans les collèges (expérimentations inédites et scientifiquement accompagnées dans 250 collèges répartis dans 82 territoires pilotes…)
  • L’augmentation des soutiens aux familles en difficulté (hausse de 85% des fonds sociaux, de 25% des bourses des collégiens et lycéens…)

 

Une école citoyenne – l’Ecole au cœur de la République s’est développée selon trois axes :

  • Une mobilisation pour les valeurs de la République avec une charte de la laïcité apposée dans les établissements, un livret « laïcité » et des formations à destination des équipes, un enseignement moral et civique pour tous les élèves, une journée laïcité célébrée chaque année, la mise en place d’une réserve citoyenne et d’un service civique, une éducation aux médias et à l’information dans les nouveaux programmes….
  • La lutte contre le harcèlement scolaire : instauration de journées nationales, forte médiatisation du sujet, développement d’outils, de formations et de protocoles nombreux qui ont permis de mieux libérer la parole
  • Le climat scolaire mieux documenté (enquêtes de victimisation, amélioration des systèmes de remontées de signalement, coopération étroite avec le ministère de l’intérieur pour la sécurisation des établissements après les attentats, formation des chefs d’établissements à la gestion de crise, renforcement important des équipes mobiles de sécurité, création du corps des psychologues scolaires …*
  • Le développement d’une école inclusive : scolarisation des enfants handicapés, création d’unités d’enseignement autonome en maternelle, 35% de plus de nouvelles ULIS en école et collège, de postes supplémentaires d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) et transformation progressive des contrats aidés d’AVS en postes pérennes d’AESH à partir de 2016…

Si nul ne peut nier la réalité de cet effort inédit par son ampleur et son caractère global, convenons que les Françaises et les Français n’ont pas tenu compte de ce bilan, où en tout cas n’en n’ont pas perçu l’impact sur la réussite de leur enfant, sans doute du fait que la réforme du système éducatif ne peut produire ses effets qu’à l’échelle d’une génération d’élèves, mais aussi du fait d’un débat exacerbé, pollué par les procès d’intention et la désinformation .

Mais face à cette absence de reconnaissance par nos concitoyens d’un bilan éducatif positif permettant à notre jeunesse de trouver toute sa place dans une société de la connaissance qui vit en permanence des mutations économiques, technologiques, sociales, environnementales et culturelles, nous devons au-delà de ses réussites porter un regard lucide et objectif sur notre bilan éducatif : ses faiblesses, ses manques et ses erreurs.

 

ll – Des faiblesses, des manques, des erreurs :

Le séquençage :

La question du séquençage des mesures a sans doute expliqué pour partie l’absence de reconnaissance de nos concitoyens accordée à notre bilan en matière d’éducation : 3 exemples en attestent

  • Les créations de postes: les suppressions massives – 80.000 postes supprimés – de postes d’enseignants sous la présidence Sarkozy ont amené à prioriser la création de 60.000 postes dès le début du mandat.

Cette mesure n’a pas été perçue à la juste hauteur de son importance, sans doute du fait que d’autres priorités aux yeux des enseignants prévalaient alors, à l’instar de la question de la revalorisation financière des personnels qui, pour des raisons de contrainte budgétaire, n’a pu être traité immédiatement, les créations de postes ayant absorbé l’essentiel de l’effort budgétaire.

  • Les rythmes scolaires: en voulant dès le début du quinquennat mettre en place 5 matinées de classes de manière uniforme sur l’ensemble du territoire, la contestation a été vive tant chez les élu(e)s que chez les enseignants et les parents, avec le sentiment  de se voir imposer la mesure sans les moyens financiers correspondant et en désorganisant durablement les emplois du temps des enseignants et des familles. Si l’intérêt des élèves a clairement été relégué au second plan face aux corporatismes divers et variés, les conflits générés par la mise en place de ce dispositif ont durablement marqué le quinquennat et ont occulté les autres mesures de progrès mises en place.

 

  • Education prioritaire et lycées: dès lors que la réforme de l’éducation prioritaire (cartographique, financière et pédagogique) a été menée en 2015 s’agissant de l’école primaire et du collège, il eut fallu faire de même rapidement avec les  lycées. Avoir voulu attendre la fin de l’évaluation de la reforme Chatel du lycée pour s’y atteler a amené à reporter au quinquennat suivant cette question et pu donner de facto le sentiment à ces derniers, quelles que soient pourtant les garanties apportées,  qu’ils n’étaient plus considérés comme acteurs à part entière de la nouvelle éducation prioritaire.

 

Réformer : quelle méthode ?

Si la concertation avec les enseignants a été exemplaire sur le dossier, par exemple, de la refonte de l’éducation prioritaire ou du PPCR (rémunérations et carrières des personnels) , la réforme du collège a sans doute été ressentie comme étant « imposée » et donc « subie » notamment du fait de l’accumulation des changements (réformes des programmes en même temps que des organisations), de leur rythme (tous les niveaux concernés à la même rentrée), et de leur importance (le co-enseignement ou la part d’autonomie nouvellement laissée aux collèges n’étaient pas dans la culture de tous les enseignants).

Sans doute eut-il fallu engager cette réforme -légitime car correspondant à nos valeurs et à notre projet pour l’Ecole – bien en amont pour permettre une concertation et un consensus plus propices aux changements.

La formation et la carrière des enseignants :

Si des progrès ont été réalisés durant le quinquennat, convenons que la formation des enseignants – notamment et surtout la formation continue – reste encore à ce jour à étayer durablement.

L’enjeu de la formation est d’autant plus important que le métier d’enseignant change et que les travaux de recherche et les comparaisons internationales montrent que la qualité de l’enseignement et donc des enseignants, est le premier facteur de l’amélioration des apprentissages des élèves.

Il faut donc aller plus loin, c’est-à-dire donner aux enseignants un droit réel et effectif à la formation initiale et continue : le développement professionnel des professeurs, en lien avec les progrès des recherches scientifiques, doit être au cœur du projet éducatif de la Nation pour un Ecole plus performante et plus égalitaire.

Bilan proposé pour le Parti Socialiste par Yannick TRIGANCE – Octobre 2018

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